« France Audacieuse y était … »
au petit-déjeuner de travail organisé par la société VALGO le 17 octobre 2017 à l’Hôtel de l’Industrie
« La VALGOrisation : comment redonner de la valeur aux friches industrielles
en respectant la biodiversité »
par Jacques Hassin
La première partie est consacrée à la présentation de la société Valgo [1]. Il est vrai que cette entreprise spécifique créée en 2004 par Francois Bouché, son Président fondateur, ne souhaitait pas s’exprimer tant que des réalisations concrètes n’avaient pas vu le jour. Son approche globale est très intéressante car elle associe trois métiers de pointe : Le désamiantage, la déconstruction et la dépollution. Il s’agit de gérer de façon économe de l’espace en trouvant un équilibre entre l’habitat, l’équilibre économique, le maintien d’activités agricoles et la préservation de l’espace nature. La reconversion des friches industrielles revêt un triple enjeu :
– Environnemental pour dépolluer le site et le sol
– Foncier pour retrouver un usage à ces sites du territoire
– Economique pour favoriser l’installation sur le site d’activités pérennes.
Il s’agit de lever l’antagonisme biodiversité, écologie contre industrie (note de l’auteur : c’est aussi l’ambition de France Audacieuse). Ainsi 1000 dépollutions des sols ont été réalisées. L’idée est d’enclencher un cycle, une décontamination vers une dépollution puis vers un redéploiement économique et écologique. Il s’agit de gérer les risques financiers, sanitaires, juridiques et surtout le risque de dégradation d’image pour les entreprises possédant des friches industrielles. Valgo réalise toutes les opérations en interne et en particulier il possède son propre laboratoire. Il assume le transfert intégral des risques, avec une grande flexibilité opérationnelle. Il est opérateur et non pas spéculateur et à terme l’image écologique de ses clients est renforcée.
La deuxième partie est consacrée à la présentation du projet de friche de la société Pétroplus de Rouen. Il s’agissait de donner vie à une immense friche de 250 hectares installée sur une ancienne raffinerie. Le « deal » était de redonner un emploi à 400 à 500 salariés de l’ancienne usine. Après un an de démarrage du projet 75.000 tonnes de ferraille enlevées et recyclées et 20.000 tonnes de produits pétroliers traités. En 2014, rachat du site et début des travaux. 7 projets de revitalisation – dont Valgolab qui est un incubateur d’entreprises innovantes – sont déjà installés.
Éric Branquet possède plus de 15 ans d’expérience dans le domaine des sites et sols pollués [2]. Il a présenté de façon très didactique le projet de sa création jusqu’à son aboutissement en 2022, avec le souci particulièrement remarquable de mettre l’écologie et les questions d’environnement au centre du projet. En résumé, on pourrait dire que l’idée serait au minimum de « primum non nocere ».
Maud Lelièvre, avocate de formation, est une élue depuis 2001. Elle préside depuis 2008 l’association Les Eco Maires de France [3]. Elle a posé la problématique des petites communes rurales qui possèdent des friches industrielles. Pour les grandes villes, on peut financer les projets avec l’augmentation de la valeur des terrains d’un site dépollué. Pour les petites communes les difficultés sont beaucoup plus grandes.
Le débat ensuite a concerné essentiellement les professionnels présents : architectes, bailleurs, géographes, représentants d’agences de l’Etat sur l’environnement. Pourtant, un regret : on était dans l’entre soi et entre professionnels et je trouve cela dommage.
Conclusion de France Audacieuse
Ces projets « Gagnants-Gagnants », selon l’expression consacrée, concernent l’industrie innovante, l’Etat, les spécialistes de l’environnement. Mais dans les tentatives manichéennes d’opposer privé et public, industriels et professionnels environnementaux, ces projets qui mêlent la société Valgo, l’Etat et les associations bénéficieraient de pédagogie vers les citoyens et la société civile. Si on se place sous le concept d’éco sensibilité de tous, concept auquel France Audacieuse apporte une grande importance, il faut développer le savoir-être du citoyen par celles et ceux qui ont le savoir-faire.
Jacques Hassin
25 octobre 2017
[1] – François Bouché est Ingénieur l’INSA et d’un troisième HEC entrepreneurs. A la suite de la catastrophe d’AZF il crée le concept et un nouveau modèle économique : La VALGOrisation. Le chiffre d’affaire de la société en 2016 est de 50 millions d’euros, compte 350 collaborateurs répartis sur 10 agences en métropole, 1 à la Réunion et 4 filiales dans le monde (Argentine, Brésil, Italie et Monténégro). Ainsi par exemple le projet cyclo verde pour augmenter les zones vertes et favoriser le recyclage des déchets dans les favelas de Sao Paulo.
[2] – Ingénieur chimiste, il collabore avec Valgo depuis 2006 comme responsable du suivi des processus de reconversion industrielle de plusieurs grands chantiers. Il prépare avec les équipes de Valgo le plan de gestion, les études de faisabilité, les traitements des sols et de la nappe phréatique, la gestion des déchets et le risque sanitaire.
[3] – Docteur en droit de l’environnement et des politiques publiques, diplômée de Sciences Po, elle a occupé les fonctions de conseillère au cabinet de ministres de l’environnement Elle a été également maire adjointe à l’environnement d’une grande ville. Elle siège dans différentes association et groupes de travail et d’expertise environnementale.