LA CALIFORNIE FACE AU CORONAVIRUS : :
une bataille bien menée
Note d’Ariane Sauvage
correspondante de France Audacieuse en Californie
De par sa position géographique, la Californie s’est trouvée en zone dangereuse dès Janvier face aux multiples foyers de coronavirus sur son territoire. Grâce à la forte réactivité des pouvoirs locaux, à une gestion de crise efficace et rapide, elle a surmonté ses difficultés initiales et est parvenue rapidement à endiguer la crise sanitaire. En date du 23 Mai, sur 40 millions d’habitants, le nombre total des décès s’élève à 3,708. Dans l’ensemble des États-Unis, le nombre de morts dépasse 95,000. Aujourd’hui, l’état le plus emblématique de l’Ouest américain s’engage à pas comptés, entre prudence et impatience, sur la route du déconfinement.
Pour mieux comprendre ce bilan moins tragique qu’ailleurs, un petit voyage dans le temps s’impose. Nous vous épargnons un arrêt trop prolongé en…1795, année où les Pères fondateurs rédigent la Constitution de la jeune république. L’article 10 stipule que les États peuvent exercer tous les droits autres que ceux qui n’ont pas été spécifiquement attribués à l’État fédéral. La gestion de la Santé entre autres se trouve ainsi placée légalement entre les mains des gouverneurs et de leur administration, et les déclarations de la Maison Blanche en ce domaine n’ont pas un impact significatif sur les décisions des cinquante états de l’Union.
Mais des cinquante états de l’Union, c’est bien dans celui de Californie que l’histoire de la pandémie due au Coronavirus aurait pu très mal tourner. Sa position de 5ème économie mondiale, devant la France et le Royaume-Uni, a dans ces circonstances créé sa vulnérabilité. Ses ports, dont celui, immense, de Los Angeles accueillent jour et nuit des bateaux-containers transportant du Made in China par cargo entier (128 milliards de dollars d’importations en 2019 de la Chine et Hong-Kong), et sa longue façade sur le Pacifique en fait la première porte d’entrée pour les passagers en provenance d’Asie sur le continent américain.
De fait, c’est dès le 25 Janvier dans le Orange County, au sud de la Californie, qu’un homme est testé positif au coronavirus à son retour de Wuhan en Chine (les counties sont des subdivisions territoriales, présentes dans chaque état de l’Union, une sorte de cousin américain de nos départements). Le 29 Janvier, un avion affrété par le Département d’État atterrit sur une base militaire à l’est de Los Angeles. A son bord, deux cents diplomates américains et leur famille évacués du consulat de Wuhan. Installés dans un hangar, ils sont testés, puis placés en isolement pour trois jours, qui deviennent quatorze quand le président Trump ordonne leur mise en quarantaine sur les recommandations du CDC : Centre de prévision et Contrôle des maladies, service fédéral basé à Atlanta. La première quarantaine aux États-Unis depuis cinquante ans. Dès le 31 Janvier, le même ordre fédéral interdit désormais l’accès du territoire aux voyageurs venant de Chine.
Au 2 Février, il n’y a que 11 cas de malades aux États-Unis…mais déjà 6 en Californie. Le 3, le Santa Clara County, dans la région de San Francisco, la plus touchée, est le premier à instaurer l’état d’urgence sanitaire (mesure permettant aux autorités locales de prendre une crise en main, en liaison avec les services de leur état ; de demander, voire exiger les informations nécessaires aux différents acteurs ; de décréter l’évacuation ou la mise en quarantaine du county en question). Le 5 et le 15 Février, nouvelles évacuations depuis la Chine qui ramènent d’autres ressortissants. Enfin le bateau de croisière Grand Princess, parfait foyer pour virus, arrive à San Francisco le 21 Février, immédiatement placé en quarantaine. Les premiers tests indiquent que vingt et un passagers sont positifs. Alors que des feux de détresse commencent à s’allumer un peu partout sur le territoire californien, les conférences prévues sont annulées, les importations avec la Chine ralentissent. Mais le mot d’ordre des autorités locales et fédérales reste encore dans le souci de rassurer : il y a peu de risque pour la population pour le moment.
Puis tout bascule les 26 et 28 Février quand deux femmes sont testées positives, alors qu’elles n’ont eu aucun lien ni avec la Chine, ni avec une personne contaminée. Une nouvelle grave car elle indique que le virus s’est désormais échappé des zones de quarantaine, et qui pousse le CDC à faire évoluer ses recommandations au personnel médical. Et à annoncer le 28 qu’une pandémie mortelle est maintenant inévitable, incitant le pays à s’y préparer. Le 27, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, reconnaît la pénurie de tests avec seulement 200 kits disponibles et informe qu’il en a commandé aux services du CDC, qu’il reçoit en trois jours. Heureusement car en date du 4 Mars, avec 53 cas, le Golden State est officiellement l’état le plus contaminé par le virus.
Quand le premier décès arrive le 6 Mars, le gouverneur déclare ce jour-là l’état d’urgence sanitaire. L’instauration d’un tel statut permet entre autres de juguler les marges de prix abusives sur les produits de première nécessité, et de faire appel au personnel médical d’autres états de l’Union s’il y a lieu (beaucoup de ces mesures de réponse rapide à une crise grave font partie de programmes élaborés et régulièrement mis à jour par le CDC à la suite des attentats du 11 Septembre 2001). C’est là aussi que les executive orders et les requêtes du gouverneur ont commencé à descendre de Sacramento, capitale de la Californie, siège de son Parlement et de ses services administratifs. Rappeler le personnel médical en retraite ; augmenter le champs d’action des infirmières indépendantes ; instauration de centres de distribution de nourriture, déploiement de la Garde nationale pour aider dans ces centres ; fermeture des écoles et des Universités ; déblocage de 150 millions de dollars pour s’occuper des sans-abri, les loger si possible dans des hôtels ; extension de la date de paiement des impôts jusqu’au 15 Juillet pour les petites entreprises ; contrôler les échanges avec les états limitrophes ; relâcher les conditions d’achat sur l’alcool et le cannabis…L’état n’hésite pas à puiser dans son Rainy Days fund, le bien-nommé Fond pour les jours pluvieux, de presque 20 milliards de dollars.
Tout au long du mois de Mars, pendant que le nombre de cas explose, les 53 counties déclarent les uns après les autres l’état d’urgence sanitaire locale, s’alignent sur les ordres de Sacramento ou les intensifient, partout, les mesures de distanciation sociale sont mises en place. Le gouverneur insiste auprès de Disneyland (entre 30 et 40,000 visiteurs par jour) pour que le parc ferme ses portes, et autorise de différer la date du paiement des impôts locaux. Interdit les réunions de plus de 250 personnes. Ordre est donné aux bars de fermer et aux seniors de plus de 65 ans de rester dans leur foyer. Le 16 Mars, la législature est invitée à ne plus se réunir, tous les députés quittent Sacramento pour rentrer travailler chacun chez eux. Une première depuis 1862, car ni les années de guerre ni le 11 Septembre n’avaient réussi à fermer les portes du Capitol californien. Désormais les lois seront votées par écran interposé jusqu’au 4 Mai. Le 17, premier jour de confinement en France, les responsables de la région de San Francisco, la plus touchée, ordonnent aux résidents de rester à la maison. Le 18 Mars, le gouverneur envoie au Président Trump une lettre de requête pour que l’Armée dépêche un bateau hôpital à Los Angeles, l’informant que selon les prévisions de ses experts, sur les 40 millions d’habitants en Californie 25.5 millions pourraient être infectés, soit 56%, dans les huit prochaines semaines.
Entre temps, ses services ont déniché dans un hangar des centaines de respirateurs, tous hors d’usage. Temps prévu de réparation : 1 mois. Sachant bien qu’un tel délai n’est pas envisageable, le gouverneur se tourne alors vers la Silicon Valley, appelle à la rescousse le directeur d’une entreprise de piles à combustible. Entreprise où les ingénieurs n’ont jamais touché un respirateur de leur vie, mais tant pis, tout est réparé en quelques jours. Los Angeles reçoit à son tour 170 respirateurs envoyés en « secours » par une agence fédérale…sauf qu’ils sont aussi tous cassés. Tweet de Newsom le 28 Mars : « Au lieu de nous plaindre, nous les avons chargés sur un camion, conduit toute la nuit, les ingénieurs de Bloom Energy y ont passé le week-end, et lundi, Los Angeles a récupéré les respirateurs en état de marche. C’est ça, l’esprit californien.» A la suite de ses appels, Apple et Tesla offrent masques et respirateurs. Au total 350 entreprises du secteur privé se coordonnent avec les autorités.
Pour être juste, le gouverneur n’est pas le seul à organiser la résistance anti-virus. La résistance s’organise aussi comme une sorte d’alchimie savante et graduelle entre les services de l’état, les counties et les villes, assez difficile à suivre pour nous Français, habitués à une structure étatique centralisée. Parfois un county prend une décision, que l’état valide en faisant la même chose, ou alors l’état part dans une direction, une ville le suit avant que le county n’adhère. Le schéma classique est que les autorités locales sont toujours la première ligne de défense, elles font remonter l’information jusqu’à la tête de l’état qui à son tour les répercute vers Washington, siège des autorités fédérales. Dans le cas d’une pandémie, cependant, crise qui évolue dans tout le pays, la coordination nationale est forcément intensifiée.
A Los Angeles, ville désormais la plus touchée, c’est le jeudi 19 Mars, que le maire, Eric Garcetti, tient une conférence de presse où il ordonne à tous de rester chez soi, un ordre prenant effet à partir de Minuit : « Il n’y a pas d’envahisseur étranger », dit-il, « nous ne sommes pas en guerre, chacun et chacune d’entre nous sommes responsables de nous-mêmes. » Quelques heures plus tard, le Gouverneur donne à son tour un ordre similaire, autorisant seulement les pharmacies et les magasins de première nécessité à rester ouverts. Le confinement a officiellement commencé dans l’état de Californie, le premier de toute l’Union à prendre cette mesure extrême. A partir de cette date aussi, ceux qui sont inscrits sur le réseau d’alerte de la ville reçoivent des textos en anglais et en espagnol sur la situation, la distanciation sociale ou le port du masque, suivis d’emails similaires. Selon les épidémiologistes, il est évident que la rapidité, l’ampleur de ces décisions ainsi que leur date d’application ont permis à la Californie de gagner un temps infiniment précieux dans sa lutte contre la pandémie. A une question de journaliste, Eric Garcetti répond sans détour : « Un confinement, quand il semble inopportun, c’est le bon moment pour le faire. Au moment où il semble s’imposer, c’est trop tard. Et pour moi aujourd’hui, mon seul souci est de sauver des vies, éviter que nos hôpitaux doivent choisir entre deux malades lequel sauver ». Avis partagé par les maires d’Oakland et de San Francisco qui font chacun des déclarations en ce sens. Dans un interview au magazine The Atlantic, Eric Garcetti ajoutera que si jamais certains business étaient surpris trop souvent à rester ouverts, il serait prêt à leur couper l’eau et l’électricité. Démocrate convaincu, il vient aussi d’être embauché par Joe Biden dans son comité en charge de sélectionner un candidat ou une candidate pour être son colistier dans la campagne présidentielle.
Bien sûr, en Californie comme dans le reste du monde, tout au long du mois d’Avril les nuages économiques s’accumulent dans le ciel de ce printemps inédit. La veille de Pâques, 2.3 millions de chômeurs se sont inscrits pour obtenir des indemnités. Les villes principales ont eu leur part de manifestations, bien légitimes, d’infirmières et d’aides-soignants se plaignant du manque flagrant de masques et d’équipements de protection. A Los Angeles, Carole, coiffeuse, mariée à un Américain propriétaire de quelques appartements : « Les lois ici sont très protectrices des locataires, et je comprends que l’État ait suspendu le paiement des loyers jusqu’en Juillet. Mais si ces locataires perdent leur emploi, ils ne pourront pas payer de toutes façons. Pour moi, les salons de coiffure ne vont rouvrir qu’en Juin, il n’y plus donc que mon mari, en télétravail, pour subvenir aux besoins de la famille. S’il y a une deuxième vague de Corona, je ne sais pas ce que nous allons devenir. » Pour Sophie, travaillant pour une chaîne française de textile mais dépendante du système californien : « Je suis fière pour ma fille, qui à 27 ans, à peine sortie de l’internat, vient d’être nommée directrice du service Covid-19 dans un hôpital de San Francisco. Mais pour moi, j’angoisse. Je me suis inscrite au chômage partiel, les compensations fédérales et locales ont trois semaines de retard de paiement. Plus personne dans l’administration ne répond quand je téléphone. » Ces préoccupations cependant ne sont pas partagées par tout le monde. La gérante américaine d’un magasin d’alimentation lève les yeux au ciel : « Il ne faut pas croire tout ce que disent les journaux ! J’ai quelques amis qui ont perdu leur travail, certes, mais ils trouvent que les indemnités de chômage leur donnent plus d’argent qu’avant. Et ils savent qu’ils retrouveront un job dès que l’économie va redémarrer. J’ai des amis dans d’autres états qui nous envient notre gouverneur et nos maires. Pour ma part, je suis convaincue qu’ils ont su prendre les bonnes décisions au bon moment. »
Et peu à peu les chiffres de la pandémie commencent à s’améliorer. Dès le 10 Avril, treize counties indiquent qu’il y a moins d’hospitalisations. Dans toute la Californie, le nombre de patients en soins intensifs a augmenté de moins de 3%. Ce qui incite d’autant plus les autorités sanitaires à confirmer qu’il faut rester dans le confinement. Le 24 Avril, la femme Maire de San Francisco exprime d’ailleurs sa frustration que des masques et équipement de protection qu’elle avait commandés pour sa ville ont été finalement redirigés vers…la France. De son côté, le gouverneur forge une alliance avec les gouverneurs de l’Orégon et de l’état de Washington afin de collaborer sur des plans communs pour coordonner le sauvetage de leur économie et la réouverture de leur état. A ce Pacte des États de l’Ouest se joignent bientôt le Nevada et le Colorado. Mot d’ordre de ces gouverneurs, tous Démocrates : la santé et la science, mais pas la politique, guideront leurs décisions pour opérer le déconfinement. Points de réflexion annoncés : le traçage des patients positifs, protéger les plus vulnérables, comment continuer la distanciation physique, travailler avec les centres de recherche pour trouver un vaccin. Le 5 Mai, les autorités annoncent que pour la première fois, le nombre de cas est descendu de 12,000 à 10,000 en une semaine.
Dans un interview accordé à The Atlantic, Gavin Newsom explique ce qui selon lui sous-tend cette gestion sanitaire efficace : « Nos cellules de crise sont rapidement opérationnelles, elles sont modelées pour répondre à toutes sortes de catastrophes naturelles qui sont le lot de la Californie : tremblements de terre, incendies, sécheresse, inondations… Nous sommes forcés d’y réagir vite en s’élevant au-dessus de nos différences politiques. Les incendies de 2015, puis 2017 et 2018, les blackouts qui ont suivi…tout cela nous a renforcés et ce lien a été déterminant dans la crise sanitaire actuelle. » De fait, environ 40% des électeurs ici sont Républicains mais sans doute l’art de Newsom a été d’établir une relation de confiance avec ceux-ci de façon à ce qu’ils comprennent et soutiennent les ordres émanant de Sacramento. « Notre chance aussi, ajoute-t-il, c’est aussi qu’à force d’accepter de recevoir tous les rapatriés de Chine dès le mois de Janvier, ce qui aurait pu être dramatique, cela nous a permis d’établir très tôt la communication avec la Maison Blanche et avec le CDC. Nous n’avons cessé de travailler avec eux dès le début. »
Un personnage intéressant que ce Gavin Newsom, Gouverneur. Issu d’une quatrième génération de Californiens, ce qui est rare, dyslexique, ce bel homme de 52 ans à la haute stature, aux tempes argentées et au sourire facile, a révélé une impressionnante énergie pour piloter son état vers un minimum de dommages à travers un maximum d’écueils. D’abord fondateur-directeur d’une petite entreprise de vins et restaurants, il entre en politique en 1996. Élu deux fois maire de San Francisco, puis deux fois Lieutenant-Gouverneur de Californie sous la houlette de son prédécesseur, Jerry Brown, il lui a succédé en Janvier 2019, élu Gouverneur avec 62% des voix. A la fois flexible et déterminé, réactif et tolérant, assez adroit pour ne surtout pas réveiller les antagonismes entre Républicains et Démocrates, il a su diriger ses services vers un but commun, capter la confiance de sa législature et de ses administrés. Le 16 Mars, par exemple, répondant à sa demande d’accélérer une procédure qui en général prend trois jours, les députés des deux chambres, tous bords confondus, votent un budget de 500 millions de dollars « autorisant le Gouverneur à les dépenser pour quoi que ce soit qu’il juge nécessaire dans la lutte contre la pandémie ». Il est autorisé de surcroît à dépenser par tranche de 50 millions jusqu’à un milliard de dollars au total. « Par cette décision », dit un député Républicain, « nous plaçons notre confiance à un niveau exceptionnel dans le gouverneur Gavin Newsom. Cependant, nous sommes dans un moment exceptionnel. »
Que penser aujourd’hui du gouverneur ? Estimer qu’il a exercé ses compétences dans les limites de son mandat ? Ou qu’il a pu comme d’autres gouverneurs étendre ses ailes dans un certain vide de leadership national ? Va-t-il servir de bouc émissaire pour les difficultés de la reprise économique ? Ou tirer parti de sa bonne gestion d’une crise difficile et épuisante ? Un destin présidentiel attend-il un jour Gavin Newsom ? Beaucoup se posent ces questions et y songent pour lui. En 2024 peut-être ?
Car si, émergeant à peine du confinement, chacun ne sait encore pas trop ce qu’on va pouvoir faire dans deux jours, il n’a échappé vraiment à personne qu’il y a des élections présidentielles… dans six mois.
Le coin de l’Histoire :
Il est intéressant de voir qu’Arnold Schwarzenegger, gouverneur de Californie de 2003 à 2011, et bien souvent décrié, avait créé en 2006 une réserve conséquente de masques et d’unités hospitalières mobiles. C’était l’époque à la fois de l’ouragan Katrina et de ses ravages à la Nouvelle-Orléans, et de la grippe aviaire dont l’ancien acteur avait parfaitement mesuré les conséquences possibles. Il était si convaincu des capacités de son état à surmonter les crises que dans son Discours annuel en 2009, il déclare sans hésiter que « la Californie a les idées d’Athènes et la force de Sparte » ! Hélas, le budget de l’État était en grand déficit à son départ, en partie à cause de la crise financière de 2008. Aussi son successeur, Jerry Brown, eut-il à cœur de rétablir les finances, et les crédits pour l’entretien des ressources sanitaires ne furent jamais votés. En somme, quand Gavin Newsom arrive à son tour en scène, les finances de l’état de Californie ont un surplus budgétaire confortable de 21 milliards de dollars…mais il n’y a plus assez de masques, ni de tests, ni de respirateurs. Histoire connue ?