Conférence de l’ANAJ-IHEDN à l’Ecole Militaire
« Big Data et Défense :
Quelle approche pour la protection des données stratégiques»
Jeudi 12 janvier 2017
Cette conférence était organisée par l’ANAJ IHEDN (Association Nationale des Auditeurs Jeunes de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale) à l’Ecole Militaire.
Ingrid Lamri, Présidente de l’ANAJ, a introduit la conférence en rappelant que l’association regroupe 1900 membres et couvre 15 comités d’études.
Pierre Laloux, responsable du Comité Armée du Futur de l’ANAJ, a précisé que ce comité, qui organise ce débat, a pour mission de développer et promouvoir la réflexion prospective de la Défense.
Laurent Gallo, Responsable de la Sécurité et Alexandre Papaemmanuel, Directeur commercial Renseignement et Sécurité de Sopra Steria ont exposé l’importance du Big Data en matière de Défense.
Ils introduisent le thème de la soirée en indiquant d’emblée que la France, qui a pourtant massivement investi dans le renseignement, a raté le virage du Big Data la contraignant à faire appel à des solutions non souveraines. Or le Big Data est le nouveau pétrole. Or la France étant confrontée à l’urgence terroriste, l’Etat a fait appel à des solutions étrangères mais les intervenants pensent toutefois qu’un sursaut français en matière de Big Data est encore envisageable.
- Qu’est-ce que le Big Data ?
Le Big Data est souvent défini comme la capacité de traiter des sommes incalculables de données, dans un temps particulièrement court. On parle souvent des « 4V » pour définir le Big Data : Volume/Vitesse/Variété/Véracité.
Ceci signifie que le Big Data touche forcément des données brutes d’origine, des données dynamiques, des données hétérogènes et des données incertaines.
Les intervenants rajoutent pour leur part un « 5ème V » à cette définition classique à travers la Valeur.
En matière de défense, le Big Data passe donc par de l’analyse de données sémantiques, de sentiments, de comportements, d’identifications et même d’analyses socio-psychologiques.
Il faut avoir conscience que de très nombreux acteurs se concentrent sur le big Data comme l’armée américaine par exemple, dont on sait qu’elle a installé une unité de veille dédiée à Palo Alto pour scruter les pépites en matière de nouvelles technologies et orienter leur innovation vers le militaire. Malheureusement, la France ne possède pas ce tropisme et pourrait améliorer son agilité dans la façon d’appréhender l’innovation, notamment en matière d’implications militaires.
Enfin, ils précisent que tout projet de Big Data suit plus ou moins un processus identique : Sources de données/Data Lake/Lakeshore/Data Science/Data Vizualisation.
- Le Big Data : quels métiers de la Défense et de la Sécurité et quels défis ?
En matière de Défense, le Big Data est utile en soutien logistique des troupes, aide à la décision, planification, soutien médical et bien sûr en renseignement.
En matière de Sécurité, on retrouve l’utilisation du Big Data sur les thématiques suivantes :
- Renseignement (territorial, pénitentiaire, douanier, financier)
- Gestion des grands événements, crises et urgences
- Enquêtes et instruction (notamment dans le cadre des changements de magistrats instructeurs)
- Safe city
Dans tous les cas, pour prendre le contrôle des données et ne pas être noyé par le Big Data, il convient de suivre le processus suivant :
- Identification de la menace
- Collecte des informations
- Ingestion et analyse des données
- Conclusion
- Distribution de la conclusion
Conclusion de France Audacieuse
Une fois encore, les initiatives de l’ANAJ-IHEDN sont à saluer.
Les soirées de réflexion et de partage d’informations organisées par l’association visent à répandre la culture de défense et de sécurité au sein de la société civile. Elles proposent à l’auditoire une grille de lecture différente qui éclaire d’un jour nouveau les thématiques proposées à la réflexion.
La thématique Défense-Sécurité intérieure et extérieure est particulièrement suivie par France Audacieuse.
Alexia Germont – 22 janvier 2017