Les Dossiers de France Audacieuse Cycle Industrie :
Dossier Intégral – les 3 parties
par Robert Mazaud, ancien dirigeant de Vauban Partenaires en collaboration avec Alexia Germont, Présidente fondatrice et Nathalie Kaleski, Secrétaire Générale de France Audacieuse
1ère partie : Cartographie du déclin industriel de la France :
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La place de l’industrie dans l’économie française n’a pas cessé de se réduire au cours de ces quarante dernières années. Triste réalité.
La crise de la COVID 19 a mis en évidence les failles de notre industrie, spécifiquement dans le domaine de la santé. Le manque de médicaments, les stocks insuffisants de masques et la pénurie de respirateurs ont créé un véritable choc chez nos compatriotes et un sentiment de déclassement. Les dernières difficultés relatives à la vaccination ajoutent à ce constat des inquiétudes sur nos capacités à mener des actions concrètes avec efficacité.
France Audacieuse avait déjà publié une note de Benoît Maes intitulée « Respirateurs et Compétitivité » en juin 2020, particulièrement étayée. L’extrême sensibilité aux problèmes de santé et la très forte médiatisation des difficultés rencontrées ont pu laisser penser que la France connaissait une situation très exceptionnelle, spécifiquement propre à ce secteur. Pourtant, chacun sait bien que certaines industries, comme par exemple celle de l’habillement ou celle des appareils de téléphonie, des tablettes et des ordinateurs ne sont pas ou plus françaises depuis fort longtemps. Que les Français ne se rassurent pas !
Une analyse du profond déclin industriel dans de nombreux secteurs et de ses multiples causes est donc nécessaire. C’est l’objet de la première partie de ce dossier consacré à l’Industrie. La deuxième partie sera consacrée à l’exemple industriel japonais. La troisième et dernière partie traitera de la gouvernance industrielle française.
A l’issue de la publication de cette étude et des interviews qui la ponctuent, des secteurs d’avenir sur lesquels l’industrie pourra s’appuyer pour se relancer par l’innovation émergeront. Tout naturellement des propositions audacieuses mais réalistes clôtureront alors le Cycle Industrie… Pour une France Audacieuse 5 (…)
2ème partie : L’exemple industriel japonais :
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La première partie de cette étude, publiée sur le site de France Audacieuse le 1er mars 2021, était consacrée à la cartographie du déclin industriel français. Cette deuxième partie porte, quant à elle, sur l’exemple industriel japonais. La troisième partie de l’étude sera publiée le 29 mars prochain et analysera la gouvernance industrielle française. A l’issue de cette étude en trois parties, des propositions audacieuses mais réalistes seront publiées(…)
3ème partie : La gouvernance de l’innovation industrielle :
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La France a toujours disposé d’un ministère ou d’un secrétariat d’État à l’industrie et d’agences gouvernementales pour gérer le dossier industriel et, peut-être, anticiper les contours de l’industrie française du futur. Regrettons toutefois l’efficacité de ce dispositif. Il est très vraisemblable que le Ministère de l’Industrie et le Ministère des Armées détiennent des informations, des données et des analyses sur les technologies du futur et sur les produits stratégiques. Ces éléments ne sont pas publics, mais on ne voit pas quelle utilisation en a été faite comme cela a été démontré dans le secteur de la santé.
Ajoutons que la reconstruction d’une industrie française ne doit pas se limiter à réimplanter les produits dits stratégiques sur le territoire national. Le sujet est beaucoup plus vaste.
En 2005, le Sénat a établi un rapport au nom de la Commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation sur la globalisation de l’économie et les délocalisations de l’économie et d’emplois7 . Ce travail intéressant décrit plusieurs types de délocalisations (pures, diffuses, non-localisations, etc…) et tente d’en analyser les causes d’un point de vue macroéconomique. Il annonce une augmentation prévisible et massive des délocalisations dans les services. I
l anticipe également une accélération de la délocalisation dans les produits de consommation du fait de la concurrence exacerbée dans la distribution et de l’intensification de la guerre des prix. Ce rapport a fait appel à plusieurs experts, à des chefs d’entreprises, à des cabinets de conseil et a fait l’objet de voyages en Chine et en Inde. L’avant-propos s’intitule « Prendre l’offensive face aux délocalisations ». Mais en pratique, que cela signifie-t-il ? On ne voit pas quelles actions concrètes sont proposées pour freiner les délocalisations, à part certaines mesures fiscales qui semblent d’ailleurs ne pas avoir été mises en œuvre.
L’Etat a cependant mis des moyens financiers dans la recherche et dans le soutien à certaines entreprises. Il a aussi soutenu la recherche en créant le Crédit Impôt Recherche (CIR) qui lui coûte plusieurs milliards d’euros chaque année. Mais contrairement au METI japonais, l’Etat français n’a pas su ou n’a pas voulu mettre en place une politique industrielle ambitieuse8, peut-être au nom du libéralisme économique et ce malgré toutes les alertes et tous les rapports qui ont été établis depuis des années.
Depuis 50 ans, les différentes majorités politiques du pays se sont bornées à « gérer l’existant » en subissant les nombreux échecs industriels et les restructurations. La loi sur les nationalisations de 1981 fut totalement anachronique et déstabilisatrice (ce qui fut sans doute observé avec beaucoup d’étrangeté par un grand nombre de pays partenaires et/ou concurrents), à un moment charnière où il eut mieux valu utiliser les moyens financiers de l’Etat pour aider les entreprises à investir dans l’innovation et les encourager à conquérir les marchés mondiaux.
Peut-on néanmoins compter sur l’Etat pour l’avenir ? On est en droit de se le demander. Comme de toute évidence, il est le seul à pouvoir réunir les moyens financiers à la taille du défi majeur qui engage l’avenir de nos enfants sur plusieurs générations, on doit se résoudre à lui faire confiance ! (…)